L'école arrêtée. Peut-être que trop saoulant de ne pas avoir l'impression d'avancer, que chaque feuille blanche devient une corvée et les efforts d'imagination dégoûtants. Ne plus avoir de temps pour soi si le perfectionnisme est là, et comme c'est le cas, préférer la lâche fuite à la ténacité vaine qui n'apportera qu'un bout de papier dans un dossier. Le gout du collage, bic noir et pinceaux reviennent petit à petit comme une drogue qu'on redécouvre. Ici d'ailleurs, on ne fume plus, ou presque. Je me demande si le fait d'avoir les réserves à sec n'est pas fort influençant. Je continue mon chemin. Mes idées. Un peu d'édition, livre de cocktails, molotov à Malakoff, photos. C'est dur.
Les plans sur la comète et la terre anglaise qui sourit d'un expatriment prochain. Il manque l'argent, la monnaie, les accents sur le clavier. Se pencher sur la question en croisant les doigts : ils ont peut-être perdu mon chèque. Je me ris d'un 2011 commençant sur une touche britannique, d'une installation provisoire, pendant 6-7 mois. Projet photographique : les punks, l'étude des styles, les fringues, les curiosités de genre et tenter de baigner dans des milieux inconnus en brandissant l'appareil, sans voyeurisme. C'est le mois de la photographie, comprenez moi. Ici, les SDF qui vont commencer à m'intéresser. Il est difficile d'aller de l'avant pour leur demander s'il est possible de les immortaliser dans une petite boîte, puce électronique et capteurs de lumière.J'ai peur d'être impuissante, j'aimerai pouvoir faire autre chose. Du bénévolat, ça les aiderait plus. Leur donner à manger aussi.
Après là-haut, le retour, postuler et postuler encore. Une licence. Suffisant web. Pour aller de l'avant. Et faire mon site sérieusement, mon book avant le départ. IL FAUT. J'ai du mal à m'y mettre, j'ai la tête qui s'envole et le manque qui trucide. Les projets qui permettent d'y croire, que rien n'est perdu, et que la technologie sait se faire attendre. Portable ressuscité par on-ne-sait quelle magie, alors qu'on allait fêter la carême en son honneur. Cellulaire post apocalyptique. Faites l'appoint technologique. Une actualisation. F5.
Le pape toujours aussi risible, Sarko omniprésent et énervant, et Rue89 qui me fait baver de toutes les couleurs. Rage absurde et révolutions adolescentes, s'insurger chaque matin contre ce monde qu'on déteste en s'affirmant que jamais, ô grand jamais, on obligera une descendance à devoir en faire partie et observer sa décadence. Contribuer à rien pour l'améliorer et se dire qu'on n'a qu'à se balancer de la Tour Eiffel, Icare l'aurait fait. Nous sommes inutiles. Tellement inutiles. Mais encore, ce n'est pas notre faute : c'est celle de nos égo et hédonisme. Parfois ça me fait marrer, et parfois, j'ai honte. HONTE, oui. Alors jaune et hideuse, je souris à pleine dent : "sors une balle et tire ton flingue, ça ira mieux à trépas".