Une pensée. C'était vendredi, au clair de lune, la scène se déroule en Ardèche provençale, dans le chant calme et posé des cigales. L'idée est donnée par Marine, emporter avec elle son télescope pour la semaine, en astronome du dimanche. Tout est en place. Venus, puis Jupiter dans la lunette, merci aux miroirs savamment installés - et préalablement aux réglages un peu douloureux effectués par Romain et Fabien. Observer les étoiles. Les constellations des Grande et petite Ourse, Cassiopée, le fameux trio. Étoiles polaire, du berger, Altaïre. Une nuit fraîche presque noire, couverte d'astres en tout genre, un silence léger et agréable. Et ce frais. Trop frais peut-être, presque froid. À y songer, c'est peut-être la froideur de cette nuit qui a été déclencheur de la madeleine de Proust. Ce frais sidérant. Réveillant un souvenir datant de presque 11 ans, avec en son épicentre, toi, un hamac, un pétard, un "prends mon sweat" et finalement, un "se réchauffer à deux qu'est-ce qu'on est mieux". Et la foule de vieilleries qui a suivi.

 

 

Une décennie plus tard tout a changé, bien-sûr. Peut-être qu'on aurait pu s'attarder sur les étoiles un peu plus longtemps. C'est Mallaussène qui dit ça : "Sache, mon petit, que le romantisme est absolu". J'étais impulsive, en colère, et trop jeune pour le comprendre. 

A ceux qui pleurent comme des madeleines. À défaut, au goûter au beurre, ou de Proust en plein milieu d'une nuit étoilée, les madeleines, les croquer à pleines dents. De belles pensées reconnaissantes pour ce petit plaisir de minuit, simple et beau. Qu'il soit d'hier - de par le contexte d'une soirée de vacances - ou d'autrefois, dans la froide chaleur d'une fête à Chambray avec des amis. Alors merci.