sidvicious

Tout est question de sémiose, petit Arlequin.

Vendredi 28 juillet 2006 à 1:10

Un cercle vicieux, ça c'était une certitude. L'effet d'une drogue dure que je désirais. Je savais comment mettre en place le processus. Il fallait juste tenir face aux manques des premiers jours. Après motivation et observation des résultats obtenus et un peu de réussite permettraient de jouir d'une certaine euphorie, une joie légère grandissante avec la perte. Ca, je le savais, le plus difficile était ces premiers jours de jeûne. Luttant contre l'appétit.

Enfermée en soi. Prisonnière de son propre corps et de son esprit malade. Insatisfaite de par son corps et ce, par des détails insignifiants aux yeux des autres. Les détails pourrissant un vie et l'estime de soi. Une quête de la douleur mise en place pour un unique but : se trouver mieux foutue, ou au moins se détester un peu moins. Même si je ne l'ignorais pas, plus ça irait, plus mon exigence grandirait. L'après, aussi difficile que l'avant, voire plus. Reste que, pour l'instant tout se résume à un beau, large et grand : bien dans ma vie, mal dans ma tête. Croyant que chacun de mes geste est raté et fait mal à autrui. S'auto-dégoûter de soi par comparaison et sans raison. Se haïr pour se détruire, se nourrir de haine de soi-même. Ce qui me nourrit me détruit. Rester à ce stade d'empiffrement, bouffage, aliments avalés sans être mâchés puis les vomir avec délectation. Se vomir l'âme, vomir sa rage et sa souffrance. Sale habitude mais si quotidienne qu'elle en devient banale. Une attitude normale entrée dans les mœurs de mon cerveau. C'est comme si l'on ne pourrait plus être choquée par quelque chose. Tout entre dans la norme. Et les vomissements ne sont plus des aberrations, mais un geste de la vie courante, plus sale du tout, mais nécessaire. Se créer des besoins. Passer au dessus du paraître, si paradoxal que cela puisse être, et se soulager. Ce geste n'est là que pour ça. Sentir sortir un mal-être. Le provoquer encore plus. De pire en pire. Devenir déchet, ou devenir cadavre, faire son choix et ne pas l'avoir… Seules alternatives à un pseudo-bonheur précaire et imaginaire. Suivi bien sûr, pour la boulimie, d'une culpabilité sans nom et d'un dégoût plus violent encore. Un malaise, ne pas trouver la sortie. S'enfoncer un peu plus. Le reflet du miroir faussé par un esprit intransigeant, brouillé et embrouillé avec sa propre vue. Se sentir énorme éternellement alors que des regards, pas indifférents, se braquent sur ton corps, se demander si ces regards sont moquerie ou admiration, neutralité peut-être, qui sait Ne voir que les railleries, fruit de l'imagination, et s'en vouloir, se sentir encore plus mal. Pour certaines, c‘est seulement vouloir devenir comme ces mannequins issus de pétrochimie rendus à présent dans une vitrine de fringues.

Rechercher toute information sur la  nutrition. Tout connaître sur la diététique et savoir les méfaits et conséquences de mes actes destructeurs. Ressentir un complexe d'infériorité devant la réussite des autres. Tout compter, calories, poids, masse, IMC, pourcentage de masse graisseuse, heures entre chaque repas, temps passé depuis le repas, nombre de dépenses de la journée, métabolisme de base, métabolisme tout court … Des tas de données ingurgitées par le cerveau attentif Du temps perdu à chaque crise, du temps perdu à lire toutes ces conneries et j'en ai conscience. La culpabilité ronge la Raison.

S'enfermer sur soi-même et ne laisser personne entrer dans ma bulle. Ne pas partager la souffrance par honte et par compassion. Sauf l'Une, la gribougnette. Se garder ce poids, cette masse qu'est de ne supporter son propre corps qui devient flasque, pour son esprit. Et faire moisir des pensées sombres là-dessus, ce qui n'arrange rien et ne donne pas plus de solution pour sortir de ce mauvais pas.  Fermenter du n'importe quoi en soi pour en rajouter en plus du cercle vicieux.

La solution serait d'ignorer son propre regard sur soi et celui des autres par la même occasion, ne pas penser à soi. En attendant, garder ce protocole du tout ou rien, ne pas savoir se raisonner. Agir comme un gosse, trouble du comportement alimentaire. Maladie mentale. Qu'est ce que cela signifie ? Problème psychosomatique, barrières psychologique. Guérir, chose hors de question si on s'écoute, car signifiant entrer dans une norme. Sauf que guérir totalement est hors norme, séquelles à tout jamais dans les entrailles et le comportement alimentaire qui en découle. Cela dit, c'est un grand pas pour le dit « malade ». Mal être suivant la guérison conséquent et proportionnel au niveau de détraquement des habitudes. De toute façon, les relations avec la nourriture restent ambiguës, après un tel point de vue sur la chose. Le scepticisme est ancré dans un inconscient et les aliments associés à un mal-être qui existait pendant l'anorexie ou la boulimie. Aussi peut-être que la seule façon de s'en sortir est de ne pas chercher à savoir ce que l'on ressent, d'avoir des proches en permanence, des gens qui vous aiment, vous le montrent et vous rassurent à longueur de journée. Certes c'est un peu caricatural mais presque pas. Nous sauver d'un noyade en nous-même, implosion souvent fatale. Explosion de l'esprit et corps qui s'hermétise au monde extérieur et même aux plus proches. Un « malade », même guéri, est toujours comme un fil-de-fériste au dessus d'un ravin, il peut à tout moment chuter et se fracasser.

J'en suis loin dit-on quelquepart.

Par Babypuppe. le Vendredi 28 juillet 2006 à 23:05
Enfaite.

La vie humaine d'est qu'éphemère.
Je me fous des fautes d'orthographe.
Mon esprit devient alors d'une méchanceté invivable.
Tout recommencer.
Remets-moi sur le droit chemin.
Dernière chose.
 

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