sidvicious

Tout est question de sémiose, petit Arlequin.

Vendredi 25 mai 2012 à 2:07

 

Paris ou aller chercher un felafel rue des Roziers et ne pas demander de sauce piquante. Vérifier que les magasins Fred Perry et Dr Martens sont toujours ouverts. Aller au 3ème Lieu et embrasser cette lesbienne paumée avec son regard plein de gratitude. Parler dans la rue avec ce mec qui sort du 3ème Lieu. Appeler E. et aller boire un coup avec N. dans un irish pub. Aller essayer de se faire payer un coup gratuit au Bateau Phare et échouer. Donc aller voir du côté punk, Bastille et rentrer aux Furieux. Rencontrer ces autralienne et japonaise qui après une ligne de coke ne sont plus collègues mais partenaires de sexe. Parler avec la gouine aux allures de mec mais juste l'allure, rien d'autre et aussi avec les 3 mecs sympas qui passaient du métal.

Paris, c'est aussi acheter des Murakami en attendant son train sur les conseils d'un mec qu'on ne connait pas, goûter de la charcuterie sur le marché en face de la gare et promettre au marchant d'en acheter en partant. C'est choper son TGV à temps et contempler la ville d'en haut, à travers les vitres. C'est aussi s'installer dans un train et lire un livre et dessiner dans un autre. C'est un moment précieux et souriant au coeur.

La Rochelle, petite ville bourgeoise accueillant bourgeois en vacances qui achète des choses de bourgeois créées par des bourgeois pour les bourgeois en vacances. Mais tu vois, passé ce dégoût de ces singes-humains coincé dans leur carcan de vie, ce n'est pas tout. Sur la plage, c'est s'éloigner de ces groupes de jeunes assis en troupes de "soldats de l'alcool" pour aller où la mer est plus loin, et l'espace plus calme. C'est rencontrer cet "esprit libre" après lui avoir demander s'il avait des bolas et entendu qu'il n'avait rien de circulaire pour jongler. Discuter avec un irish perdu sur le sable qui est arrivé seul samedi en France et part dimanche pour la Pologne. Voir ces deux nénettes nous faire la causette en ayant l'air de fanatiques adolescentes devant un groupe de rock à minettes. Apercevoir cette fille avec ces poï et les lui emprunter. Les mettre en feu à mon tour et entendre ce bruit chaud et orange comme celui d'une tempête pluvieuse. Voir des gens s'approcher et improviser un spectacle sans carte culture. Les masteurisants sont des cadavres ambulants passée une certaine heure. Rallumer des bâtons du diable et l'observer jongler. Kiffer le moment, le bruit des vagues lointaines à présent, le feu, la nuit lourde et noire avec sa lune blonde, et ma lutte contre mon envie d'une cigarette. Et respirer, se dire que la liberté a ce prix de solitude, mais que la vie est bien faite.

C'est rentrer et se rendre compte que  je ne connais pas plus le nom de "l'esprit libre" qu'il ne connait le mien. Il chausse du 50, mesure 2m. Qu'on ne se rencontrera probablement jamais plus, mais que c'est ce genre de moment qui donne le goût de la liberté. Que mourir est plus beau que de ne pas être libre ou d'être une télévision. Que je suis heureuse. Qu'il me manque, mais que j'en suis heureuse. Intouchable.
 

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