sidvicious

Tout est question de sémiose, petit Arlequin.

Samedi 11 avril 2009 à 22:35



Soit JD, l'ensemble de jours dispo à Tours et JS, l'ensemble des jours d'une semaine.
∀x et y ∈ JS, ∃ JD = ] x ; y [  tels que JD ⊂ Sid.

JD = ] lundi ; mercredi [∪] mercredi ; vendredi [∪] vendredi ; dimanche[  = [ mardi, jeudi, samedi ]

Avec à caser : deux gros cailloux, une Coralie, Roger le bassiste livreur de nouvelles fraîches au petit matin, LE Brevet de Technicien Supérieur à aller chercher, Françoise et son atelier du peintre. Et déjà plannifié : rame, méga-rando-pique-nique, aviron, escapade à Chateau et organisation d'une chouille inprovisée, rame, rame. Non, je ne suis pas à une contradiction près.


Et puis non, la société ne va pas de plus en plus mal. Non, les maladies liées au psychisme ne sont pas en pleine expansion. Non, les gens ne sont pas déprimés, dépressifs, suicidaires, masochistes, en manque d'affection, incapable d'en donner, complexés par tout et complexés par rien, inconscient, ou incapable de se comprendre.
Non, du tout. L'homme court à sa dérive avec joie. Une des choses la plus belle dont il soit capable. Tout compliquer en essayant d'augmenter son confort. Nous sommes modernes, en pleine évolution depuis plus d'un siècle, nous avançons exponentiellement. C'est beau. Nous nous autodétruisons. Nous nous rendons la vie plus belle en exigeant toujours plus de la technologie, du design, de l'écologie, de la science. Nous aseptisons tous. Nous nous rendons faibles. Nous sommes faibles. Et finalement, face à toute cette communication, ces diktats de la beauté, de la propreté, de la protection, de la perfection, de la technologie, et bien, nous ne somme que dalle. Des fourmis grouillonnantes qui finiront par crever de toutes ces choses que personne ne maitrise. Et dont les conséquences sont beaucoup plus grandes que le plaisir insatiable que la possession nous donne provisoirement. Cette insatisfaction -renouvellement des produits-, ce marketing. Trop long de tout expliquer. Juste que vous aussi, interrogez-vous. 

Se connaître soi. Connaître l'Homme, ses mécanismes, ses réactions, ses pourquoi, ses comment. Les psychologie, psychiatrie, psychanalyse. Connaître la culture, la politique, la géographie, l'histoire, la musique, les médias, les technologies.
Bien sûr qu'il faut plus d'une vie.
Je cite un bout de mail d'un gros caillou, qui suivit un petit moment enfumé et une grosse réflexion sur la culture littéraire et la connaissance de soi :
" [ ... ] les tonnes d'oeuvres qui resteront à jamais inconnues et du temps qu'il nous faudrait vivre pour tout connaître ; et tous les liens et répercussions que ça a dans la vie et le devenir de la planète [ ... ] maintenir éveillée ou de réveiller notre curiosité paralysée et endormie par le fonctionnement actuel [ ... ] découvrir des auteurs, des sensibilités, des pensées et des domaines où on n'aurait peut être pas fourré notre nez puisqu'on ignorait peut être même qu'ils existaient, [ ... ] se décentrer un peu de son petit monde fermé et confortable et de s'ouvrir et partager des idées et notre plaisir des livres. "

La magasin des Suicides, La note pour les Cannibales. Ce tout dernier magique, pour Elise. Les livres, mes enfants, n'égaleront jamais ce que les images d'un film voudront bien faire ressentir. Parce que l'imagination, que tous perdons, existe bel et bien encore. Les écrans nous dominent. Lucha ! A bon escient. Les livres, puis les films, ça évite toujours les déceptions. On en apprend toujours plus par ces pages noircies de mots. [Parce que pourquoi Griet reçoit les boucles ? Quelle est la valeur du carreau de céramique ? Et ces problèmes liés au différence de religion entre les deux maisons ? Quels sentiments pour le boucher ? La provenance des couleurs, leur prix ? Non, un seul film ne donne en rien d'explication sur une masse de détails qui font tout le charme des personnages. Même si une image parfois peut résumer 30 pages de description, 30 minutes d'images ne parviendront parfois jamais à expliquer le point de vue interne d'un personnage ou le contexte dans lequel il demeure.] (Et la musique... Developpement exponentiel de la culture sous toutes ses formes, des travaux manuels. Vulgarisations des. )


C'est pourquoi, je ne comprends pas ce rejet de la lecture. De la feignantise de l'esprit, de l'imagination ou peur d'être en manque de carrés lumineux et de claviers ou télécommandes ? Je demande à saisir. Je me souviens de ces tentatives de scriblage de bout de pensées. Ces lettres echangées sur le fontionnement de soi et du monde. Et sur le moment, même si je lisais Freud, j'ignorais que notre démarche était proche de la sienne. Et ça, j'en suis fière. On était peut-être des loques psychédéliques, mais nos cerveaux en ébullition.
Alors ce soir, je prends un peu de temps pour noter des bouts d'idées. Et j'espère avoir l'occasion de pouvoir participer après mon master et mon entrée dans la vie active, à cette fac de psycho, pour parvenir à une petite licence par correspondance. Parce que finalement, avec ces cours sur la psychanalyse, je me suis rappelé d'une chose. Tout est devenu clair. Sur ce que j'étais, ce que je suis, au fond. Et une chose est sûre, malgré ma feignantise - et cette assurance qui lui est liée (sinon je travaillerais un peu plus, non ?) - je sais que c'est l'enrichissement de Soi, le savoir, la culture, la compréhension de cet Autre qui m'intéresse. Aussi désespérant que cela puisse être parfois.
Bref. Je sais ce que je voulais devenir et si souvent je m'en éloigne, je sais que ma démarche actuelle va s'en rapprocher de plus en plus. Alors c'est bon, je sors de ma coquille, je deviens moi. J'arrête de jouer. Au moins face à Moi.

J'ai encore eu la confirmation que certaines amitiés ne nécessitent pas d'appels quotidiens pour rayonner. Parce que Cailloux et Griboux, ça revient au même. Et le temps n'altère rien à cela. En soi, c'est peut-être pour ça, face à ce constat rassurant, que je n'ai pas cherché à rentrer dans le moule des BTSiens en CE. Même si cette année a d'autres allures, je sais qu'à Paris, malgré nos jeux fuyants, y'a Gab et Rikku qui resteront là.
J'ai des amis. C'est une certitude. J'ai une famille qui m'aime, dont un. J'ai tout pour être heureuse. Et cette complexité... Je la foule. Tout roule, roule. Je suis libre. Avoir la vision globale d'un monde complexe et vivre en toute simplicité en essayant de le faire bouger aussi, d'une autre manière, douceureuse, réfléchie. 

Ce soir, non, je n'ai pas fumé. Il suffisait de ça pour réveiller sa cervelle. Qui l'eut crû ? Mais j'ai la certitude que mes modèles m'aideront pour la suite. Les bribles s'entassent. Et j'assume désormais, le trait que je développerai. Bref, pas très intéressant, mais il le fallait.
12 km sur un Cher très calme. Glisser sur l'eau comme un oiseau en plein vol.

Ma soeur se fait vomir. Je l'avais dit il y a plus d'un an. Parce que ce qu'on dit quand on est jeune, personne ne l'écoute. Que ce soit lame, ou autre parthologies, ces manières d'attirer inconsciemment l'oeil du parent, même si sur le moment, on voudrait le rejetter. Un appel de l'inconscient. Chacune son tour. Mais moi, je serai là. Juste que je l'avais dit et que plus tôt, on en prend conscience, plus c'est "soignable". Cependant.
C'est quand même fou de voir à quel point les parents veulent fermer les yeux sur les problèmes des jeunes, se dire que ce n'est pas grave, que non. "Votre fille se fait vomir" ou "DYTDFI m'embrasse sur la bouche" Ca veut souvent dire plus que ça ne parait. Tant d'euphémismes dans les mots de gosses, dans leurs ces phrases dont ils ne mesurent pas la portée. Et pourtant, il y a tant de signes. C'est pourquoi l'observation. Ah Maman, si tu savais ... La merde dans laquelle elle est, les efforts pour pouvoir manger normalement. Et non. Bien-sûr que non, ce n'est pas une question d'être gros ou maigre, c'est beaucoup plus profond. Beaucoup plus compliqué. Si tu savais. Mais on s'en sortira. Mouahahha ! La thérapie par la parole. Discutons, baby.



Par Elodie le Mardi 21 avril 2009 à 15:37
Cet article me parle tellement... Surtout la partie de "Et puis non, la société ne va pas de plus en plus mal" à "C'est pourquoi, je ne comprends pas ce rejet de la lecture. De la feignantise de l'esprit, de l'imagination ou peur d'être en manque de carrés lumineux et de claviers ou télécommandes ?".
Je voudrais en parler encore. Mais je sens que je vais mettre 3 heures à aligner des mots en un long blabla qui ne sera pas clair et n'apportera pas forcément plus.

En tout cas, ce qui me déprime le plus quand je fais le constat que tu présentes ici, c'est ce sentiment d'impuissance à inverser le courant, à faire prendre conscience aux gens de la dérive de ce soi-disant "progrès", ainsi qu'un sentiment d'oppression car lorsqu'on vit en société, il y a beaucoup de choses auxquels on ne peut échapper. Il me suffit de parler de ce sujet avec mon copain pour m'en rendre compte (car, ironie du sort, mon M. Chéri est un pur produit de notre époque). Heureux des nouvelles technologie et préférant voir un film plutôt que lire un livre "parce que ca va plus vite", je n'arrive pas à lui faire accepter combien l'excès de confort moderne nuit à l'Homme, combien la course à la consommation fait perdre de vue l'essentiel, combien la vie moderne en nous éloignant de la Nature et des rythmes naturel nous rend malade à l'intérieur (exemple tout bête: pourquoi doit-on travailler en hiver et avoir des vacances en été, alors que naturellement, c'est en hiver qu'on a besoin d'"hiberner" et en été qu'on a le plus d'énergie - nos aieux paysans l'avaient pourtant bien compris...), combien les "progrès technologiques" censés nous faire gagner du temps ne font que rajouter de nouvelles contraintes (exemple lu dans un livre: la machine à laver --> a augmenté le standard d'hygiène vestimentaire, ce qui a augmenté le nombre de vêtements et la fréquence des lessives!), etc.
Quant aux livres, il y aurait tant et tant à dire. Un film ne laisse pas le temps de s'imprégner d'une histoire, de la psychologie des caractères. Et encore moins de comprendre et retenir les informations. Tiens, je suis en train de relire "1984" d'Orwell - un film ne pourrait jamais retranscrire tout ce que peut contenir ce livre, tous les aspects et mécanismes de ce "totalitarisme parfait" décrit par Orwell (d'ailleurs, un des aspects qui m'a le plus marqué, c'est l'appauvrissement et la réduction du vocabulaire via le novlangue dans le but de garantir l'othodoxie de la pensée)

Ca peut sembler idiot, mais je me dis qu'à défaut de changer les choses, si au moins je pouvais transmettre à mes futurs enfants le goût de la lecture, je serais heureuse.
Mais bon, au vu de l'évolution du contexte, de l'expansion des média visuels, de la fainéantise, du vite-avalé-vite-oublié, etc. au détriment de la lecture (et au vu du potentiel futut papa? ^_^) , ce n'est pas gagné >_<

Ca y est, je commence à blablater sans fin - je ne suis pas d'ordinaire très loquace, mais sur ce genre de thèmes...
Par Elodie le Mardi 21 avril 2009 à 15:48
Au fait, 2 articles qui, d'une certaines facon, rejoignent un peu ce sujet:
- http://lancien.cowblog.fr/vivre-avec-son-temps-il-y-a-60-ans-2824434.html (lire la description de cette époque me donne à chaque fois la maudite impression d'être née trop tard...)
- http://lancien.cowblog.fr/s-adapter-a-la-vie-d-aujourdhui-2826129.html
(en fait, beaucoup d'autre articles de ce blog, mais ce sont les 2 derniers qui me sont revenus à l'esprit)
 

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